Appel du 18 juin 1940 à Guipavas

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Finistère. En 1940, la famille Bourvéau de Guipavas a répondu à l'Appel du 18 juin

Michel Boucher, historien local, a retrouvé la trace des enfants de Maître Bourvéau, qui fut notaire de la ville de Guipavas (Finistère) jusque dans les années 1950. En 1940, trois d'entre eux ont rejoint l'Angleterre durant les heures qui ont suivi l'Appel du général de Gaulle.

Maître Bourvéau fut le notaire de la ville de Guipavas (Finistère) jusque dans les années 1950. Et l'on peut dire qu'il a fondé une famille de patriotes. Lui-même a combattu durant la Grande Guerre. Parmi ses sept enfants, trois ont répondu à l'Appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, et ont gagné l'Angleterre dès le lendemain.

Geneviève et Yvette Bourvéau (au premier plan) à Londres

De l'île d'Ouessant à Plymouth

Michel Boucher, historien, a réalisé des recherches sur l'histoire peu banale de la fratrie. Il explique : « Yvette, 27 ans, Geneviève, 18 ans, et Raymond, 17 ans, n'ont pas hésité, explique-t-il, ils ont gagné Ouessant depuis Ploudalmézeau, avant de s'embarquer en bateau vers Plymouth. »

Geneviève et sa sœur font partie des 100 premières volontaires à rejoindre le général. L'historien local poursuit : « Une fois sur place, les deux jeunes femmes ont travaillé dans l'hôtellerie avant de revêtir un uniforme d'entraînement en 1942. Leur frère Raymond est entré dans les cadets de la France Libre et a rejoint un camp d'entraînement en Écosse. »

Débarquement et courrier « top secret »

Très vite, des missions leur ont été affectées. Tout particulièrement douée en dessin, Yvette a intégré l'État-major, à Londres, où elle a participé à la réalisation de cartes pour le Débarquement. « Elle a également participé au déchiffrage de messages secrets », précise Michel Boucher. De son côté, Geneviève a servi dans la Marine en s'occupant du courrier « top secret » avant de devenir infirmière.

« Quant à Raymond, ajoute l'historien, il a servi dans les chars. Il a été blessé à El-Alamein, en Égypte, en 1942. Il a également rencontré le général de Gaulle. »

Danser la gavotte devant le général

Les trois enfants sont rentrés en France, sains et saufs, mais leur père, décédé avant leur retour, ne les a jamais revus. Michel Boucher ajoute : Victor Bourvéau, leur frère, est, de son côté, devenu un des chefs de la résistance bretonne. Michel Boucher sourit : Les deux sœurs ont également eu l'occasion de danser la gavotte devant le général !

Si l'histoire de la famille Bourvéau est remarquable, signalons par ailleurs que quatre autres Guipavasiens ont, eux aussi, répondu à l'Appel du 18 juin. Il s'agit de Jean Bervas, qui a intégré la deuxième division blindée (2e DB), François L'Eost, conducteur de char, Adrien L'Hostis, parachutiste de la France Libre, et PIerrot Beyer, intégré dans les forces navales de la France Libre.

Ouest France : Publié le 18/06/2021