18 juin 2021

Le 19 mars 2006 a été publié au Journal Officiel n° 67 un décret instituant le 18 juin « Journée nationale commémorative de l'appel historique du général de Gaulle à refuser la défaite et à poursuivre le combat contre l'ennemi ».

à Pors Lobous, en raison de l'exiguïté des lieux étaient présents, André Marchand, premier adjoint de Plogoff, Éric Langlois Président de Président de la société des membres de la Légion d'honneur pour le Sud Finistère et François Fouré, Délégué général. Ils étaient accompagnés des drapeaux de l'ONM, de la FNDIRP et des Officiers mariniers. Devant le Préfet du Finistère Philippe Mahé, le Capitaine de vaisseau honoraire Roger Guillamet Délégué général honoraire et Président d'honneur de l'association des familles de Compagnon de la Libération rend hommage au Lieutenant de Vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves, débarque à Pors Lobous le 21 décembre 1940.                        Lire en bas de page

Puis à Feunten Aod accompagné du vice-amiral d'escadre Olivier Lebas, Préfet Maritime de l'Atlantique, le Préfet préside la cérémonie en hommage aux 33 Résistants du réseau Dahlia dont leur chef Pierre Brossolette, qui partis de l'Ile Tudy pour l'Angleterre à bord du Jouet de Flots le 3 février 1944, accostent en urgence aux pieds des falaises de en raison d'une voie d'eau à bord. 

À noter la présence des drapeaux des comités du Souvenir Français de Guilligomarc'h-Pays de Quimperlé, de Pont-Croix-Cap Sizun et de Quimper ainsi qu'au large la Belle Poule et le Cap Sizun

Intervention de Roger Guillamet à Pors Lobous

Ce 18 juin 2021, nous sommes rassemblés pour commémorer le 81ème anniversaire de l'appel du général de Gaulle, ici dans ces lieux chargés d'histoire. C'est à Pors Loubous, qu'ont débarqué Honoré d'Estienne d'Orves, Jan Doornick, qui seront faits Compagnons de la Libération et Maurice Barlier.

Le 18 juin 1940, le lieutenant de vaisseau Honoré d'Estienne d'Orves, polytechnicien, âgé de 39 ans marié et père de cinq enfants, est l'officier d'ordonnance de l'Amiral Godfroy commandant la force X composée d'un cuirassé, de quatre croiseurs, de trois torpilleurs et d'un sous-marin, chargée avec les Anglais de la flotte de l'Amiral Cunningham, des opérations en Méditerranée orientale. Les deux forces navales sont basées à Alexandrie en Egypte. Le 4 juillet 1940 alors que l'armistice est entré en vigueur, Winston Churchill décide de neutraliser les bâtiments français réfugiés en Angleterre, à Mers El Kébir en Algérie et Alexandrie en Egypte. Les Anglais ouvrent le feu à Mers El Kébir. 1295 marins trouveront la mort. L'intelligence des 2 amiraux à Alexandrie, qui arriveront à trouver un compromis, empêchera un massacre. Le 10 juillet, Honoré d'Estienne d'Orves choisi de déserter et de rallier le général de Gaulle. Il écrit à son amiral : « tant qu'il y aura une lueur d'espoir je combattrai pour débarrasser mon pays de l'emprise de cet homme qui veut détruire nos familles et nos traditions. » Il poursuit plus loin « Et surtout à la suite de l'affaire d'Oran, je n'aurais voulu à aucun prix servir dans la marine britannique. Il m'a fallu trouver un chef français indépendant. Je l'ai trouvé hier et vais me ranger sous ses ordres ».

Après avoir fait le tour de l'Afrique sur un bateau Anglais avec d'autres marins déserteurs, il arrive en Ecosse le 27 septembre 1940. Après un passage à l'Etat-Major des FNFL, il s'engage dans l'action clandestine, avec l'accord du Général de Gaulle et développe avec ses compagnons Jan Doornick et Maurice Barlier le réseau de renseignement NEMROD. Il débarque le 22 décembre 1940 ici à Pors Loubous pour prendre la direction des opérations. Il est hébergé par les époux Normand pas loin d'ici.

Jan Doornick est un commerçant hollandais âgé de 35 ans en juin 1940. Il rallie l'Angleterre le 18 juin 1940 et s'engage dans les forces armées néerlandaises. Entre-temps, s'étant mis en rapport avec des officiers des Forces Françaises Libres, il obtient, avec le soutien du général de Gaulle, de la reine Wilhelmine l'autorisation de s'engager dans les Forces Françaises Libres dans lesquelles il est intégré avec le grade de lieutenant. Volontaire pour une mission en France occupée. Il crée le réseau Nemrod, chargé de reconnaître les installations de la Kriegsmarine sur la côte française, il débarque à Plogoff à la fin du mois de septembre 1940.

Maurice Barlier, marié, père de 4 enfants, agent commercial lui aussi âgé de 35 ans en 1940, s'évade d'un camp de prisonniers et rejoint l'Angleterre. Affecté au BCRA le Bureau Central de Renseignement et d'Action, il débarque à Plogoff le 12 décembre 1940 et rejoint Jan Doornick pour l'aider à étendre le réseau NEMROD.

Trahi par leur opérateur radio Marty de son vrai nom Albert Goessler, le réseau NEMROD est démantelé. Honoré d'Estienne d'Orves, Jan Doornick, Maurice Barlier, les époux Normand et leur fille, l'équipage de la « Marie Louise » bateau de pêche qui servait aux liaisons avec l'Angleterre sous le commandement de Jean-François Follic pêcheur de l'Île de Sein et d'autres Résistants sont arrêtés. Jugés à Paris et condamnés à mort seuls Honoré d'Estienne d'Orves, Jan Doornick, Maurice Barlier seront exécutés le 29 août 1941 au Mont Valérien, les autres condamnés à mort étant graciés.

En prison, tous les trois très croyants, soutenus par leur foi, manifesteront une exceptionnelle force d'âme.

Le président du tribunal avant de les condamner à mort dira : « Le tribunal se trouvait devant une tâche très lourde. Il fallait juger des hommes et des femmes qui s'étaient manifestés comme des personnes de mérite, d'une grande fermeté de caractère et qui n'ont agi que par amour de leurs patrie »

Le capitaine de frégate d'Estienne d'Orves reçoit la Croix de la Libération avec la citation suivante : « Officier supérieur d'une rare élévation morale dont l'enthousiasme et l'ardeur n'ont jamais fléchi.

Dès l'été 1940, rejoint le Général de Gaulle, part volontairement pour une importante mission en France occupée.

Capturé par l'ennemi, a payé de sa vie à la Caponnière du mont Valérien le 29 août 1941, sa foi dans les destinées immortelles de la Patrie, donnant à l'heure même de son exécution une suprême leçon de grandeur.

Paladin des Forces Française Libres, son nom demeure inscrit dans les plus glorieux fastes de la Marine française."

Dans sa dernière lettre, Honoré d'Estienne d'Orves écrira :                                               "Que personne ne songe à me venger. Je ne désire que la paix dans la grandeur retrouvée de la France. Dites bien à tous que je meurs pour elle, pour sa liberté entière, et que j'espère que mon sacrifice lui servira".